Parmi les techniques de base de la bijouterie et de la joaillerie, on retrouve le…

Si vous travaillez les métaux, vous avez certainement déjà entendu parler du poinçonnage. Bien que souvent utilisée dans la création de bijoux artisanaux contemporains, la technique du poinçonnage décoratif est assez ancienne. En effet, on retrouve par exemple beaucoup de bijoux des premières nations américaines, notamment les Navajos, décorés par des motifs imprimés dans le métal. Cette technique était très appréciée de ces peuples, car elle nécessite peu d’outils et permet tout de même une grande variété de motifs. En effet, un poinçon et un marteau, et le tour est joué.
Zoom sur cette technique qui peut paraître simple, mais qui ne l’est pas forcément ;)
La méthode pour un poinçonnage efficace
Même si le poinçonnage paraît simple, on peut vite s’arracher les cheveux à essayer de poinçonner parfaitement un motif du premier coup. En effet, si l’on tient mal son poinçon, il peut arriver que seulement la moitié du motif s’imprime dans le métal. Il existe aussi des poinçons dont l’extrémité est arrondie, ce qui implique alors que le motif ne s’imprime pas bien au niveau de ses contours lorsque l’on tape dessus uniquement à la verticale. Je vous propose donc de découvrir, étape par étape, comment faire pour réussir parfaitement votre poinçonnage du premier coup.

Étape 1
Choisir le support adapté en fonction de la surface de métal que l’on souhaite poinçonner. Par exemple un tas d’acier pour une surface plane, ou un triboulet pour poinçonner le dessus d’une bague.
Étape 2
Si vous souhaitez appliquer beaucoup de motifs sur une même plaque dans l’idée de la décorer au complet (un peu à la façon des Navajos), il peut être préférable de faire un recuit sur son métal. Toutefois, si votre plaque est très mince, et/ou que vous ne souhaitez poinçonner que quelques motifs çà et là, voir même seulement un motif, ce n’est pas nécessaire.
Le recuit avant le poinçonnage dépend aussi de la nature du métal que l’on utilise. On ne fera pas de recuit sur l’aluminium par exemple ou sur une plaque en argent fin.
Étape 3
Définir l’emplacement du motif que l’on souhaite poinçonner. Si ce sont des lettres qui forment un mot, il peut-être utile de se tracer trois lignes horizontales. Une au milieu pour définir la base des petites lettres (a, c, e, i, etc.), une plus basse pour les lettres qui descendent (g, j, y, etc.) et une plus haute pour les lettres qui montent (b, d, h, etc.). Par ailleurs, vous pouvez également tracer des lignes verticales qui définiront l’espacement des lettres.

Étape 4
Placer son poinçon au bon endroit et taper un premier coup avec son marteau. Sans relever le poinçon, taper ensuite dans les quatre directions des points cardinaux (voir vidéo). Cette technique vous permettra de vous assurer que tout le motif est bien imprimé.
Rattraper un poinçonnage mal « imprimé »

Si vous avez raté votre poinçonnage, tout n’est pas perdu. Cependant, vous devez vous assurer de bien repositionner votre poinçon, sans quoi, vous risquez de dédoubler votre motif. Pour cela, glissez-le sur la surface du métal jusqu’à l’emplacement du motif imprimé. S’il est dans la bonne position, le poinçon s’insérera parfaitement dans le creux, et vous le sentirez descendre légèrement. Pour vérifier qu’il est en bonne position, vous pouvez essayer de le glisser à nouveau sans forcer. S’il refuse de bouger, c’est qu’il est au bon endroit. Vous pouvez donc à nouveau taper dessus.
Voilà, vous savez comment faire pour utiliser efficacement vos poinçons, et comment rattraper vos erreurs de poinçonnage. C’est maintenant à vous de jouer !
Bonjour Caroline et merci pour ton partage et ta générosité pour toutes les personnes qui s’intéressent à la bijouterie.
Je voulais réagir quant à un point de ce tutoriel :
« Pour une meilleure impression, il est préférable de faire un recuit sur son métal. »
Ce n’est pas forcément une bonne idée, de la même manière qu’en ciselure ou « chassé-repoussé », les détails les plus fins sont réalisés sur le métal déjà un peu écroui, pour que les déformations soient le plus locales possible, et ne repoussent pas le métal autant que s’il avait été recuit.
Vu la nature du poinçon, qui est en acier trempé, le motif s’imprimera de toute manière, avec ceci comme avantage qu’il risque moins de déformer le reste du métal autour.
(C’est plus facile à constater en ciselure qu’en impression de lettres car on travaille sur un support bien plus plastique qu’un tas en acier)
Bonne journée 🙂
Bonjour Pierre, merci beaucoup pour ce commentaire très pertinent ! Lorsque je pense poinçonnage, je vois surtout la technique employée par les Navajos, selon laquelle la plaque est entièrement poinçonnée. Je sais que dans ce cas-là on procède à un recuit du métal (surtout si c’est de l’argent 925 et que la plaque est épaisse). Suite à ton commentaire, je viens d’apporter quelques nuances à cette étape 😉
Petite question : es-tu ciseleur ? Si oui, as-tu un site web sur lequel on peut voir ton travail ? J’aime voir ce que les autres font 🙂
Bonne journée à toi aussi 🙂
Bonjour 🙂
Le mail de notification a finit dans mes spams alors je tarde un peu à répondre, j’ai bien fait d’aller y jeter un œil à mes indésirables. (J’ai ajouté l’adresse dans les autorisées, du coup)
Effectivement lorsque la plaque est épaisse les déformations sont nettement plus locales que sur des planés plus fins.
Je ne suis pas ciseleur, seulement dilettante en bijouterie (j’envisage quand même d’en faire mon métier à temps plein) parfois je fais un peu de ciselure à mes heures perdues mais rien de bien intéressant à montrer de ce côté là, j’ai encore pas mal de chemin à faire.
J’ai une page facebook avec mon travail et les étapes de fabrication de la plupart des pièces par contre (P.LefebvreBijoux). Rien posté depuis quelques temps, j’étais occupé ces derniers mois, mais je m’y remets et devrais avoir quelques nouveautés d’ici une semaine ou deux 🙂
Bonne journée!
P.
Ok ! Et bien ciseleur ou pas, c’est intéressant de pouvoir échanger 😉 À bientôt Pierre !