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polir un bijou

 

Le polissage d’un bijou est souvent la dernière étape de sa fabrication. Si celui-ci a été bien conçu, il est relativement facile de le polir. Toutefois, cela se complique un peu si l’on a mis trop de brasure, ou si le sablage n’a pas bien été réalisé.

Cet article se veut être un récapitulatif des différentes manières de polir un bijou, ainsi que de la façon de le préparer pour un polissage optimal.

Je tiens à préciser que le polissage est un métier en soi, c’est pourquoi il m’est impossible de tout aborder dans un seul article. Cependant, j’ai fait au mieux pour vous donner le plus d’information possible 😉

Avant de polir un bijou

L’émerisage est certainement la phase la plus importante dans la préparation d’un bijou en vue du polissage. Celui-ci permet d’enlever toutes les marques qui auraient pu être laissées par les outils. Les traces de pinces par exemple, de lime, ou encore les marques provoquées par le maillet.

Émeriser avec un cabron

Pour émeriser, correctement une surface plate ou convexe comme le dessus d’une bague, on utilise un cabron.

Cet outil est simplement composé d’un morceau de bois d’environ 30 cm de long. Son profil rectangulaire peut être variable. Cependant, ceux que j’utilise font 20 mm par 9 mm.

Le bâton est ensuite enroulé très serré dans du papier émeri (ou papier à sabler), et celui-ci est maintenu en place par du ruban adhésif, ou un élastique.

L’idéal est de s’en fabriquer trois, afin de disposer de trois grains différents pour l’émerisage, soit un gros grain, un moyen et un fin.

Émeriser l’intérieur des bagues

Pour sabler l’intérieur d’un corps de bague, on utilise un émeriseur (aussir appelé mouche). Cet outil est composé d’un petit mandrin qui se place sur le moteur suspendu, autour duquel on a enroulé une bande de papier émeri.

En tournant, le barbus peut nettoyer l’intérieur de la bague. Cependant, il est important de ne pas faire de sur-place avec celui-ci, sans quoi, vous risquez de creuser le métal. Vous devez donc en permanence suivre le contour intérieur de l’anneau lorsque le moteur est en route.

Encore une fois, il peut être utile d’avoir plusieurs émeriseurs pour pouvoir passer d’un grain à l’autre.

 

 

Émeriser l'intérieur d'une bague.

Enlever les taches de feu

Le gros problème de l’argent 925 est qu’il se forme ce que l’on appelle des taches de feu à sa surface, lorsqu’il est chauffé.

Celles-ci sont dues au fait que le cuivre contenu dans cet alliage remonte à la surface, créant ainsi un voile plus foncé. Il est impératif de le retirer, car celui-ci s’oxyde beaucoup plus vite et forme ainsi des taches disgracieuses à la surface du bijou.

La meilleure façon de faire disparaître les taches de feu est d’émeriser le métal. Le sablage sert donc à enlever à la fois les marques d’outils et les taches de feu.

Les excédents de brasure

Il arrive parfois que l’on utilise trop de brasure. Dans ce cas, celle-ci ne s’infiltre pas complètement entre les éléments qui ont été assemblés lors du brasage, et reste visible à la surface du bijou.

Pour retirer cet excédent, il est parfois nécessaire d’utiliser ses limes. Cependant, celles-ci laissant des marques, il faudra également les enlever en émerisant.

Le polissage

Il existe principalement trois machines que l’on peut utiliser pour polir un bijou : la polisseuse, le moteur suspendu et le tonneau à polir.

La polisseuse

Vous l’aurez compris, la polisseuse est la principale machine que les bijoutiers ou les joailliers utilisent pour polir un bijou. Plus puissante que le moteur suspendu, elle sera plus efficace pour le faire briller.

Il existe une panoplie de disques que l’on peut utiliser, chacun ayant une utilité qui lui est propre. Il serait trop long de tout vous expliquer dans cet article, donc n’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire si jamais vous avez besoin de précisions.

Polir un bijou sur une polisseuse est une activité qui demande beaucoup d’attention, car il est facile de faire une erreur. En effet, si le bijou n’est pas placé au bon endroit au niveau de la brosse, il risque d’être emporté par celle-ci. Malheureusement, ce type d’accident arrive souvent, et ce, même aux plus expérimentés. Dans ce cas, le bijou risque d’être fortement abîmé puisqu’il ira se cogner sur les parois, et vous risquez vous aussi de vous blesser.

Voici un petit schéma qui illustre parfaitement la zone sécuritaire au niveau de laquelle placer son bijou.

Brosse à polir

 

La pâte à polir

La pâte à polir est en fait constituée de particules abrasives contenues dans un corps gras. Il en existe une multitude de sortes. Certaines, plus abrasives, servent à enlever les traces laissées par le papier émeri. D’autres, plus douces, servent à l’avivage et permettent d’obtenir une belle finition une fois que les égratignures ont été enlevées par la première pâte à polir.

Si vous utilisez différentes pâtes à polir pour le polissage et l’avivage, il vous faudra utiliser des brosses différentes pour chaque type de pâte à polir, afin d’éviter la contamination. Par ailleurs, veillez à bien nettoyer votre bijou entre le polissage et l’avivage. Pour cela, l’idéal est d’utiliser un bain à ultrasons. Toutefois, si votre budget ne vous permet pas un tel achat, vous pouvez utiliser de l’eau chaude et du liquide vaisselle. Il vous faudra sûrement laisser tremper votre bijou durant plusieurs minutes dans ce mélange pour que les résidus de pâte se décollent.

Personnellement, j’ai longtemps utilisé le Tripoli comme pâte à polir, suivi de la pâte Picasso bleue pour l’avivage. Cette dernière est un peu chère, mais donne un résultat magnifique ! Depuis peu, j’utilise la Lustre Bar qui m’a été chaudement recommandée par un membre de mon groupe Facebook. Cette pâte présente l’avantage de pouvoir être utilisée à la fois pour le polissage et l’avivage, et ainsi éviter de devoir nettoyer le bijou entre ces deux phases. Toutefois, même si cette pâte est très bonne, je trouve que cela vaut quand même la peine de passer un petit coup de Picasso bleue à la fin 😉

Polir avec le moteur suspendu

Lorsque l’on est bijoutier débutant, on n’a pas toujours les moyens de s’acheter tous les outils et machines que la pratique de ce métier nécessite. Il faut donc apprendre à se débrouiller avec le minimum.

Le moteur suspendu peut être une bonne alternative à la polisseuse. Du moins dans les premiers temps.

Il existe également une panoplie d’éléments que vous pourrez ajouter à la pièce à main: des minis brosses, des meulettes de silicone, du scotch bright, etc.

Toutefois, si vous utilisez cette machine pour le polissage, je vous recommande fortement d’utiliser un masque, afin de ne pas respirer la pâte à polir. En effet, celle-ci sera projetée vers votre visage, et il est évident que cela ne doit pas être bon d’en accumuler dans ses poumons.

J’en profite également pour vous rappeler de porter vos lunettes de sécurité, mais cela devrait être en permanence, dès que vous mettez un pied dans votre atelier 😉

Le tonneau à polir

Enfin, le tonneau à polir (appelé baratte au Québec) est d’une grande utilité pour le polissage de bijoux en fil ronds. Parce que oui, il existe des fils de métal de toutes sortes de formes (ronds, carrés, triangulaires, etc.).

Cependant, sur les surfaces plates, les billes d’acier du tonneau à polir ont tendance à laisser des marques.

Toutefois, il faut noter que ces billes n’enlèvent pas les taches de feu. Il faudra donc sûrement retirer celles-ci au polissage, voir même à l’émerisage si elles sont profondes, avant de mettre le bijou dans le tonneau à polir.

Un avantage non-négligeable de cette machine est qu’elle permet de durcir le métal. Il peut donc être utile de placer le bijou dedans durant une bonne heure, si la chaleur du chalumeau l’a rendu trop facilement déformable. Mais évidemment, pour éviter un tel problème, il vaut mieux utiliser des épaisseurs de métal plus adéquates.

Alors voilà, vous connaissez maintenant les notions de bases nécessaires pour polir un bijou. Il ne vous reste plus qu’à vous entraîner, car comme on dit, c’est en polissant qu’on devient polisseur 😉

N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a été utile, et à laisser un petit commentaire !

 

Cet article comporte 7 commentaires

  1. Bonjour Caroline, une petite question: Après avoir suivi votre vidéo sur l’oxydation de l’argent et suivi vos précieux conseilles, je me rends compte que même en polissant mon bijoux, le lustre n’y est pas forcément. Sans utiliser un touret à polir, puis-je me munir d’une pate à polir (exemple la pate luxor grise suggérée par une joaillière sur FB) et un chiffon et lustrer l’argent à la main de cette manière?.
    Je vous espère en santé vos proches et vous ainsi que votre petit bébé.
    Merci d’avance
    Karine Comptier

    1. Caroline R. dit :

      Coucou Karine, je suis désolée du délais de ma réponse… Oui, tout le monde est en bonne santé ici, merci 🙂 J’espère que de ton côté aussi !

      Alors, soit cela provient d’un émerisage qui n’a pas été assez bien fait au départ, soit effectivement cela provient du choix de la pâte à polir. Personnellement, j’utilise maintenant la Lustre Bar de Gesswein qui est super. Cependant, elle n’est pas donnée et on ne la trouve pas partout. Par contre, tu peux acheter son équivalent : la Luxor orange 😉 Si tu n’as pas de touret à polir, tu peux procéder au polissage avec ton moteur suspendu, à l’aide de meulettes en feutre et en toile de coton.

      La Luxor grise je ne l’ai jamais testée, donc je ne saurais te dire si elle est adéquate dans ce cas-là…

  2. VERONIQUE B dit :

    Bonjour Caroline,

    Suite à votre vidéo sur le polissage, j’utilise un touret à polir pour mon polissage, et je souhaite savoir quel est disque à utiliser pour une finition mat svp ?

    1. Caroline R. dit :

      Bonjour Véronique, je suis sincèrement désolée du délai de ma réponse… Pour une finition mât/brossée, j’utilise des disque de type scotch brite. Vous en trouverez de différentes couleurs qui donnent un brossé plus ou moins « fin » 😉

  3. Merci pour cet article intéressant sur le nettoyage des bijoux. Je me demandais justement si le sablage est une technique appliquée dans ce domaine. C’est bon à savoir que le sablage retire les marques de feu par exemple.

  4. Bonjour Caroline,
    Je viens de découvrir votre site qui est formidable!
    Je rencontre un souci avec les étapes emerisage/polissage, mes pièces ont toujours des micro rayures lorsqu’elles sont finies et ne sont pas réellement brillantes.
    Je pense avoir les papiers émeris nécessaires, cependant l’étape polissage me questionne, puis-je utiliser la pâte a polir a la main, sans utiliser d’appareil, ni de moteur suspendu?
    Ou bien, le polissage, pour qu’il soit réussi, nécessite t-il de posséder cet appareil?

    Merci pour votre aide,
    Helene

    1. Caroline R. dit :

      Bonjour Hélène, je suis navrée du délai de ma réponse…

      Alors, le polissage est certainement la technique de base la plus difficile à maîtriser. De mon point de vue du moins 😉 Mais il ne faut pas désespérer !

      Déjà, quels grains de papiers émeris utilisez-vous ?

      Ensuite, il est possible de polir des petites surfaces manuellement en utilisant une feuille de feutre sur laquelle on appliquera de la pâte à polir, mais cela demande énormément de patience et beaucoup d’huile de coude. Donc, pour être efficient, il vaut mieux utiliser un moteur suspendu, ou mieux encore, un touret à polir 😉

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